Avignon : du nom des rues

Plan de la ville avec l'emplacement des niches sculptées.(voir la liste des niches par nom de rue sur la page spécifique)

En provençal la rue se dit carriera ; la  rue pavée ou empierrée : calada.  Au Moyen-Âge.  Les places sont alors appelées plans ou planets et sont de taille réduite.


Amelier : la rue de l'Ametlier - de l'amandier ou des amandes en provençal, ou selon Hervé Aliquot du  nom  déformé d'une ancienne famille - les Ameils... 
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Banasterie : la rue tire son nom de l'ancienne activité de ce quartier: cétait celui des vanniers - "banaste" grand panier pour le transport des fruits et légumes - du provençal banaston : panier.
Au Moyen-Age beaucoup de rues portaient le nom de la profession à laquelle elles étaient affectées
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Baraillerie : Cette rue rejoint la rue Carreterie et la rue Pasteur et se situe donc dans l'un des quartiers construits au XIVème siècle lors de l'explosion de la ville. Elle porte le nom, modifié par l'usage, du constructeur de l'ilôt : Francisci Barralhi.
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Bourse : S'appelait encore au début du XXème siècle la rue des Chevaliers. Paul Pansier dans son dictionnaire des anciennes rues d'Avignon, indique qu'elle s'est appelée, depuis sa première mention en 1353, "carreria Porqueriorum", ou rue des Porquiers ou Porchiers. C'est au XVème siècle qu'elle devient tout d'abord la rue des Cavaliers ou de la Cavalerie avant d'appeler rue des Chevaliers.
Hervé Aliquot indique qu'elle a pris, au XXe siècle, le nom de la Bourse qui existait rue de la République.
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Carreterie : la rue de la Carreterie était la rue des charretiers – carreta : charrette en provençal. Depuis le Moyen-Âge cette rue était le principal accès pour gagner le Palais des Papes.
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Florence : du nom du premier occupant de la livrée cardinalice installée au XIVème siècle dans l'acienne commanderie des hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.
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Fusteries : rue des fustiers, du provençal fusta : bois de construction. Les fustiers, charpentiers et marchands de bois, se sont installés très tôt au pied des arcades romaines et le long du Rhône. En dehors des remparts les fustiers entreposaient leur bois sur les limas, rives limoneuses du fleuve. Au XIIIème siècle, les fustiers représentaient l'un des métiers les plus importants, et avaient leurs statuts particuliers.
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Infirmières - rue des – de la porte de l'enceinte du XIIème siècle qui portait ce nom - en provençal infiermiera - Des infirmières de l'hôpital Saint Lazare étaient installées hors les murs pour accueillir les lépreux.
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Lices : L'actuelle rue des Lices suit les contours des anciens remparts détruits après le siège du XIIIème siècle, par le roi Louis VIII. Lice : du francique « listja » barrière ou du latin licium – palissade entourant un château médiéval et espace circonscrit par cette clôture (par extension désigne le champ clôt dans lequel se déroulent les exercices, les compétitions, les tournois.)
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Ligne : Autrefois, le bois qui arrivait par le fleuve, des Alpes et du Jura, par flottaison, était stocké sur ce quai, d'où le nom  de "ligne", du provençal : lenha – prononcer : legne -  (lignum) : bois.

Désigne le bois de chauffage.
Nom donné au quai où le bois était stocké, ainsi qu'au boulevard de ceinture aménagé dans les années soixante dix après la démolition des maisons qui avaient été bâties aux XVIIe et XVIIIe siècles le long des remparts.
C'est aussi le nom du rempart qui va de la porte de la Ligne, qui est une porte d'entrée, jusqu'au Rocher des Doms et à la rue qui le longe et porte son nom : « rue du Rempart de la Ligne »
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Peyrollerie - rue de la -c'était la rue des chaudronniers - du provençal pairòu : chaudron.

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Pie – place – Perrinet Parpaille, célèbre personnage du XVIème siècle a, bien involontairement, participé à la création de cette place. Issu d'une famille originaire d'Italie comme beaucoup de familles avignonnaises, universitaire et influent dignitaire, il est cependant chassé de la ville, sans doute pour s'être opposé à l'université, et devient un fameux chef huguenot.
En 1562 il est capturé, décapité, son corps est exposé devant ND des Doms. La population pille et rase sa maison située près de l'ancienne commanderie des Hospitaliers de Saint Jean. Ainsi nait la place Pie, du nom du pape alors régnant, Pie IV.
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Pignotte - place de la -  l'hôtel des Achards de Baume été construit au XVIIIe siècle sur l'emplacement de l'ancienne maison de la Pignotte, qui a donné son nom à la place. Fondée en 1316 par le pape Jean XXII, elle avait pour mission d'aider les pauvres, en leur fournissant notamment des vivres. Son nom vient de l'italien pagnotta, désignant un pain de qualité inférieure, en forme de pignon ou de pomme de pin .
Le dictionnaire historique des rues et places publiques de la Ville d'Avignon (http://sites.univ-provence.fr/tresoc/libre/libr0050.htm) situe la fondation de l'aumône à la disette de 1347, alors que Clément VI était pape.
L'important est que cette institution cessa de fonctionner après le départ de la papauté. La place était depuis le XIIIe siècle le cimetière des juifs, jusqu'à la suppression des cimetières paroissiaux à la Révolution. =====
Pouzaraque : en provençal : potz a roda, puits à roue, transformé dans le langage courant en pouzaraque.
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Saint-Jean-Le-Vieux : du nom de l'ancienne commanderie des hospitaliers Saint Jean de Jérusalem. Voir article ici
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Saraillerie : rue des serruriers - du provençal : sarralhier
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Saunerie - ou rue des sauniers (ou saulniers) - du latin populaire salinarius. Le saunier est tout à la fois l'exploitant du marais salant et le marchand de sel.


Bibliographie :
« Évocation du vieil Avignon » Joseph Girard. Les Éditions de Minuit 1958 - réédition de 2000.
Un classique indispensable.
« Avignon de Montfavet à Villeneuve » - Vie et Patrimoine – Hervé Aliquot – Éditions École Palatine – 2004- Un ouvrage d'une grande érudition qui propose de nombreuses illustrations et surtout d'anciens clichés.
"Dictionnaire des anciennes rues d'Avignon" - Paul Pansier
"Précis de l'histoire d'Avignon" - au point de vue religieux et dans les rapports avec les évènements principaux - Éditions Seguin - 1852 - Une vision partisane, événementielle , mais foisonnante de détails.
« Dictionnaire de base français-provençal » Centre Regionau d'Estudi Occitans-Provença - 1992
"Passejada à còntra-Istòria en Avinhon" -  Promenade à contre-histoire en Avignon -Plaquette éditée par l' Institut d'Études Occitanes de Vaucluse - 26 rue des Teinturiers 84000 Avignon

Sur Internet : 
Les noms provençaux des rues et places publiques de la ville d'Avignon - Trésor de la Langue d'Oc - Centre International de l'Écrit en Langue d'Oc 3 Place Joffre, 13130 Berre L'Étang. Sur ce même site un dictionnaire topographique et historique de la Provence, par lieux.